La mémoire et l’histoire sont des éléments fondamentaux de la construction de l’identité culturelle et nationale. Cependant, il est important de reconnaître que la mémoire et l’histoire ne sont pas des éléments neutres et objectifs. Elles sont souvent influencées et déformées par les puissants, qui cherchent à légitimer leur domination et leur contrôle.
La mémoire et l’histoire, écrites par les vainqueurs sont souvent biaisées et incomplètes et servent à présenter la domination comme une nécessité pour la sécurité et la prospérité. Elles ont tendance à raconter les faits de manière à renforcer l’image des dominants et à justifier leurs actions, tout en minimisant ou en ignorant les perspectives et les expériences des autres. Les récits dominants peuvent également contribuer à la marginalisation des groupes minoritaires dans la société et exclure les voix et les expériences des groupes marginalisés, afin de les rendre invisibles ou les stigmatiser.
« La violence symbolique est une violence qui se nie – ou se dénie – en tant que telle; elle se passe de la force brutale et des coups, ou du moins elle les relègue à l’arrière-plan; elle opère dans et par le langage, et plus généralement dans et par la représentation; elle n’en est pas moins violence, au sens le plus rigoureux du terme», Pierre Bourdieu.
Cela est particulièrement vrai dans les conflits armés ou les conquêtes territoriales, où les vainqueurs cherchent à effacer ou à réécrire l’histoire de l’ennemi vaincu. Dans ces cas-là, la mémoire collective peut devenir une arme pour justifier la domination et perpétuer des inégalités.
La critique de la mémoire et de l’histoire écrite par les vainqueurs est essentielle pour construire une histoire plus inclusive, qui reflète la complexité et la diversité des expériences humaines. Cela nécessite une remise en question constante des récits dominants, ainsi qu’une ouverture à de nouvelles perspectives et de nouvelles voix.
